Le fonctionnement général :
Dès l’antiquité, le rôle des égouts était de protéger les constructions des dégâts susceptibles d’être provoqués par les eaux de pluie et de préserver la salubrité de la ville.
Les héritiers des techniciens étrusques et Grecs de l’époque classique, les Romains, ont su développer les systèmes d’assainissement dès avant notre ère et leur donner dans les villes une efficacité inconnue jusqu'alors.
C’est évidemment Rome elle-même qui fournit le plus bel exemple.
Le réseau d’assainissement commençait en surface par des rigoles situées de chaque côté ou au centre des rues et vers lesquelles aboutissaient les déversements nauséabonds faits sur la voie publique.
Le déversement permanent des fontaines contribuait à faciliter l’écoulement des immondices.
Les égouts secondaires ramenaient les eaux vers les collecteurs principaux dont le plus célèbre, connu sous le nom de " Cloaca Maxima ", traversait le forum. Il ne fût ouvert que trois siècles après sa création.
Les égouts étaient déjà considérés comme le prolongement du fleuve dont il était le collecteur final et sans doute déjà particulièrement malsain.
Le service d’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux était d’ailleurs communs avec celui du lit du Tibre.
Jusqu’au début du XIX siècle, le système du tout à la rue des immeubles est répandu dans toutes les villes de France. Il faut attendre la généralisation des lieux dits à "l’Anglaise "pour que le "merderon "répandu dans les villes au XIV siècles et qui désigne un canal au débit très lent qui servait à véhiculer les excréments disparaissent au profit du tout à l’égout qui n’est rendu obligatoire à Paris qu’en 1894. Ce n’est en effet que dans la seconde moitié du XIX siècle que l’on prend conscience du péril fécal.
Techniques de l’égouttage en général :
On peut utiliser différentes manières de transporter les eaux usées selon leur origine :
Chaque système a des avantages et des inconvénients qui font depuis le XIX siècle l’objet d’une querelle encore d’actualité aujourd’hui.
Par exemple, dans certaines villes comme Paris, on se propose d’évacuer par des voies, autant que possibles indépendantes, les eaux de ruissellement d’une part, les eaux ménagères et les vidanges, c’est à dire les matières fécales sans eau de châsse, d’autre part.
Celles-ci sont dirigées vers un réseau étanche, sans communication avec l’extérieur.
Cependant un apport complémentaire d’eau doit compenser l’insuffisance de débit du fait de la modeste consommation d’eau de l’époque.
Dans les réservoirs en bordure de la Tamise, les matières sont accumulées et déversées à marée haute par des pompes de manière à ce que, délayées par la plus grande masse d’eau possible, elles soient, par le reflux, entraînées.
Notons que plus tard, avec l’accroissement de l’usage de l’eau associé à l’évacuation par système séparatif, l’augmentation de la quantité de rejets concentrés poussera les hygiénistes vers le développement de procédés d’épuration plus intensifs.
Par exemple, le dispositif de l’égouttage de Londres ( Illustration ci-dessus) vers 1865 suscite l’admiration des contemporains et inspirera des réflexions de Napoléon III lors de son exil Londonien.
Néanmoins, la solution retenue sera différente puisqu’elle comportera un réseau unique en partie visitable aboutissant à des collecteurs majeurs de tailles monumentales où l’on trouve sans doute une référence au Cloaca Maxima de la Rome antique. ( ci-dessus, Une galerie d’égouts contemporaine)
Le débit issu des pluies impose une dimension importante pour les ouvrages.
Les produits du balayage des rues y sont admis par l’intermédiaire de boucles qui assurent une communication avec la surface et une ventilation.
Ce système sera adopté à Paris au XIX et jusqu’au XX siècle dans les grandes villes Françaises. Actuellement, alors que le centre des grandes villes reste la plupart du temps encore équipé de réseaux unitaires, les nouveaux quartiers sont dotés d’égouts séparatifs.
Les tuyaux :
Dans l’ordre de fréquence d’utilisation on rencontre les matériaux suivants pour les tuyaux utilisés dans les égouts gravitaires où l’écoulement se fait en surface.
Pour les conduites sous pressions, on peut distinguer les :
De plus, à section d’aire équivalente, leur surcoût n’est pas compensé par un avantage décisif en vitesse d’écoulement en temps seconde.
Il existe encore bien d’autres tuyaux :
Avec les tuyaux de béton, les chambres de visite sont soit en maçonnerie revêtue de crépi de mortier protégé d’un conduit, ou encore en béton armé préfabriqué ou bien coulé sur place.
Avec d’autres matériaux on peut utiliser d’autres types de constructions pour les chambres.
Suivant leur fonction, on distingue :
Il existe aussi de nombreuses pièces spécialisées pour le raccordement des évacuations d’eaux de ruissellement collectées en surface et pour le raccordement des branchements particuliers aux canalisations.
Leurs utilisations judicieuses et leurs exécutions soignées seront souvent déterminantes pour l’étanchéité future de l’égout vis à vis de la nappe contenue dans le sol dont le drainage vers l’égout est susceptible de diluer les eaux usées.